Avec l’apparition du Sol’Ex, les possibilités d’observation solaire se sont grandement multipliées pour les astronomes amateurs.
Le Sol’Ex est héliospectroscope, réalisé en impression 3D d’après la conception de Christian BUIL, qui permet de réaliser des images monochrome du Soleil sur l’ensemble du spectre visible en bande très étroite. Il autorise donc une observation « scientifique » du Soleil.
Le principe
Le principe d’un hélio-spectroscope est de capter la lumière du Soleil défilant devant une fente étroite (10 microns) et décomposée par un réseau de diffraction (2400 traits/mm). Une caméra enregistre à grande cadence les images successives sous forme de film. On centre l’image de quelques dizaines de pixels de large sur une longueur d’onde choisie dans le spectre visible. Un traitement logiciel permet de sélectionner dans chacune des trames une colonne fixées de pixels. Ces colonnes sont ensuite juxtaposées pour recomposer l’image du Soleil. Le réglage de la plage de longueur d’onde et les traitements logiciels permettent de révéler les multiples facettes de notre astres. (chromosphère H alpha, chromosphère Ca, photosphère)
Pour plus de détails sur le Sol’ex, sa réalisation, l’acquisition et le traitement des images, n’hésitez pas à aller sur le site de Christian BUIL : Sol’Ex : présentation (astrosurf.com).
Au sein du club d’astronomie Lyon Ampère, le CALA, nous avons fabriqué un Sol’Ex.
J’ai réalisé les premières acquisitions avec une (vénérable) lunette Perl Halley 70/400 avec un filtre Hoya ND 64, le Sol’Ex et une caméra ASI 178mm, sur monture HEQ5 pro. Une lunette TS Photoline 72/432 remplace désormais avantageusement la Perl Halley.

Quelques images

Cette image prise dans la longueur d’onde H alpha permet de mettre en évidence l’activité du Soleil dans la chromosphère. On remarque plusieurs zones chaudes en blanc brillant, les plages faculaires, qui surplombent des taches solaires (voir ci-dessous). On peut également voir des filaments, en sombre sur le disque, ou protubérances quand elles se détachent sur la circonférence. La supergranulation se distingue sur l’ensemble de la surface, elle correspond à la granulation de la photosphère.

Dans la raie K du calcium (3964 Angströms), le réseau chromosphérique apparaît ainsi que les taches solaires, les zones actives et les protubérances.

Les taches solaires sont la trace d’un fort champ magnétique (de l’ordre de 10 000 fois le champ magnétique terrestre) venu de l’intérieur du Soleil vers sa surface. En bloquant l’énergie, ces régions sont plus froides (1500° plus bas que le reste de la surface qui est de l’ordre de 6000°C). Elles apparaissent donc plus sombres. Ces taches peuvent atteindre 50 000 km de large.